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Les parapets grillagés du pont des Arts sont le support de nombreux cadenas accrochés par des couples : ce sont des cadenas d'amour. Ces cadenas comportent en général des inscriptions faites au marqueur indélébile (voire des inscriptions gravées) mentionnant les prénoms ou les initiales des deux amoureux, la date à laquelle le cadenas a été accroché, et éventuellement un court message. Cette pratique est apparue sur le pont des Arts en 2008, et s'est depuis étendue à la passerelle Léopold-Sédar-Senghor, au pont de l'Archevêché ainsi qu'à la passerelle Simone-de-Beauvoir. L'origine de cette pratique est assez floue : elle est apparue en Europe de l'Est dans les années 1980 et 1990, puis s'est propagée en Europe occidentale dans les années 2000. Cette pratique existe également en Chine où des cadenas sont accrochés au sommet d'une montagne sacrée par des jeunes mariés afin que leur union soit heureuse. Les cadenas du Pont des Arts sont désormais devenus une curiosité touristique à part entière. Fin mai 2014, un étudiant parisien a publié environ 40 000 photographies de cadenas d'amour du pont des Arts sur un site internet, dans le but de les rendre plus visibles et identifiables.
Il existe une polémique sur la dégradation du patrimoine engendrée par la présence de ces cadenas, l'aspect particulièrement inesthétique, les dommages engendrés par leur poids, tout comme l'éventuelle pollution de la Seine avec les clés des cadenas qui y sont jetées et y rouillent. Jusqu'alors assez neutre sur le sujet, la mairie de Paris considère depuis l'été 2013 que l'accumulation des cadenas fragilise les parapets. Elle envisageait dans un premier temps d'en retirer une partie significative8. Parmi les détracteurs de la pratique, certains évaluent le poids total des cadenas à 93 tonnes, et affirment que cette masse serait susceptible de mettre en péril la pérennité de l'ouvrage9. Néanmoins, d'autres estimations évaluent le poids des cadenas à 40 tonnes au printemps 2014, et les sources les plus fiables affirment que la structure du pont rend hors de propos l'idée que le pont puisse s'effondrer ou que les parapets trop lourds puissent tomber dans la Seine.
Pierre Engel, docteur en ingénierie structurelle et professeur à l'École nationale supérieure d'architecture de Paris-Val de Seine a dit à ce sujet le 13 octobre 2014 lors d'un cours : " La structure du pont est en acier, les cadenas n'affectent en rien sa stabilité, si les grilles s’effondrent sous le poids des cadenas c'est qu'elles ne sont pas assez solides, le pont l'est bien assez, lui."
La mairie du 6e arrondissement a quant à elle évoqué dans sa brochure municipale de février 2014 leur « aspect esthétique plus que contestable face au Louvre et à l'Institut » et a mené des opérations de contrôle sur la vente des cadenas à partir de 2013. Certaines parcelles du grillage furent retirées par les services de la mairie lorsque le grillage se détériorait sous le poids des cadenas : ainsi, une parcelle de 520 kg a par exemple été retirée en avril 2014. Malgré cet entretien régulier, une parcelle du grillage s'est « effondrée » sur la passerelle le 8 juin 2014, alimentant un buzz médiatique ayant mis en avant la problématique du poids des cadenas. 37 grilles, supportant chacune une demi-tonne de cadenas sont par la suite retirées et les touristes invités à ne plus en accrocher. À partir de septembre 2014, la mairie de Paris a décidé de mettre fin aux cadenas d'amour sur le pont des Arts. Deux rambardes vitrées sont posées à titre « expérimental », le remplacement des autres portions du pont étant prévu à terme.
Dans l'éphémère histoire des cadenas du pont des Arts, il est à noter que des cadenas ont plusieurs fois fait l'objet de disparitions inexpliquées. Entre le 10 et le 12 mai 2010, presque tous les cadenas ont été enlevés pendant la nuit sans que les autorités publiques soient à l'origine de cette suppression. Alors que les parapets du pont supportaient entre 1600 et 2000 cadenas début mai 2010, il n'en restait plus qu'une quarantaine (les plus épais, infracturables) le 12 mai 2010. La pratique d'accrocher des cadenas a néanmoins rapidement repris. Il arrive régulièrement que des pans entiers des parapets soient cisaillés et retirés au cours de la nuit, laissant le pont sans grillage à certains endroits, temporairement comblés par des planches avant l'installation d'un nouveau grillage. Ce fut notamment le cas en juillet 2011 (trois pans de grillage sectionnés en une nuit), ainsi que de nombreuses fois par la suite. Le retrait des cadenas s'inscrirait parfois dans des projets artistiques : le plasticien Loris Gréaud a par exemple reconnu avoir sectionné 130 kg de cadenas du pont en 2012 dans le but de les fondre dans le cadre d'une démarche artistique. Le retrait de certaines parcelles du grillage explique les différences de « densité » de cadenas qui peuvent apparaître entre différentes parties du pont à certains moments. Les cadenas sont définitivement retirés le 1er juin 2015 et remplacés par des panneaux en bois couverts de street-art ; il s'agira à terme de panneaux en verre
Ref.: Wikipédia |
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